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Writer's pictureAlexandre Beauchamp

The National. Le quatrième album. L’album funambule.

Updated: Oct 7, 2023

Face to Face. Hunky Dory. Kid A. Pornography. Yankee Hotel Foxtrot.

The Kinks. David Bowie. Radiohead. The Cure. Wilco.

Et combien d’autres.

Le quatrième album. Un album souvent caractérisé par l’audace, où l’artiste expérimente et doit choisir entre continuer de plaire à un public grandissant, sans trop le déstabiliser, ou faire ce dont il a envie, quitte à perdre ce public si chèrement gagné. Ce quatrième album

marque un point de non-retour, un point de bascule, et peut aussi bien couler un artiste que le propulser. L’album funambule.





Dans le cas de The National, il est paru en 2007 et s’intitule Boxer. Album de la dernière

chance, c’est précisément celui qui a fait décoller la carrière de ce groupe qui a longtemps

joué dans l’ombre des Interpol, The Strokes, Clap Your Hands Say Yeah et autres petits-

grands groupes indie de la scène new yorkaise rayonnant à l’aube de l’année 2000.

À l’occasion du quinzième anniversaire de la parution de Boxer, Ryan Pinkard a décidé de

consacrer un livre à sa création. 162e titre de la série 33 ⅓ de l’éditeur Bloomsbury,

l’ouvrage s’intitule tout simplement Boxer.

Dès les premières lignes, l’auteur annonce qu’une trentaine d’heures d’entrevues, réalisées

auprès d’une vingtaine de personnes, ont servi à l’écriture. Dans sa quête documentaire,

Pinkard raconte l’histoire de la formation du groupe, de ses origines quelque part entre un

terrain de basketball et un cours de dessin, jusqu’aux premiers mois de 2006, alors que

s’amorce le douloureux processus de création. Le lecteur peut ainsi mieux comprendre la

dynamique entre les membres du groupe et le contexte dans lequel l’album s’est échafaudé.

12 chansons, 12 rounds d’un long combat entre dépressions chroniques, engueulades et

verres de vin rouge.

While it wasn’t their first win, nor would it be their biggest, to grasp the full weight of that

victory, you have to trace the band’s rocky journey to get there: understanding their

beginnings, their chemistry, their process, their mindset, and the people they added to their

corner along the way (Ryan Pinkard, «Boxer», 2022, p. 2.)

Ces personnes si importantes - producteurs, musiciens, photographes, journalistes et amis

du groupe - sont brièvement présentées d’entrée de jeu comme les personnages d’un

roman. Et de fait, ce livre se lit comme un roman.

En 2021, sur Disney+, est paru le documentaire The Beatles : Get Back. Réalisée par Peter

Jackson à partir d’images tournées en studios près de 50 ans plus tôt et restaurées pour

l’occasion, cette série plonge le spectateur au cœur du processus de création de l’album Let

It Be. Ryan Pinkard, avec son livre Boxer, réussit le même coup de génie que le cinéaste.

L’album, qui aura mis un peu plus de 13 mois à se construire, se dessine au fil des 169

pages du livre et le lecteur y assiste non pas en tant que simple spectateur, mais bien

comme cet entraîneur qui, dans le coin du ring, regarde son jeune aspirant tomber, se

relever, tomber de nouveau, se relever une fois de plus en espérant qu’il tienne le coup

jusqu’à la fin du 12e.

Son de cloche.

21 mai 2007.

Boxer.

The National.



Le quatrième album. L’album funambule.

Le groupe aurait pu, après avoir posé un genou au sol, faire une lourde chute et ne jamais

s’en remettre. Heureusement, il était habitué à tomber et à se relever, nous révèle l’auteur

tout au long des 169 pages.

Ryan Pinkard, avec son livre Boxer, confirme une chose : The National est un groupe

majeur du portrait musical actuel et s’inscrit aux côtés des The Kinks, David Bowie,

Radiohead, The Cure, Wilco et autres grands groupes jadis petits.

Maintenant, Ryan, qu’attends-tu pour en écrire un autre ? Peut-être as-tu, toi aussi, posé un

genou au sol pendant l’écriture de ce livre. Heureusement, ce n’était pas ton quatrième,

mais ton premier.

Et espérons d’une longue série.


Alexandre Beauchamp -

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